Tout sur le bio

Pour beaucoup, acheter bio est meilleur pour la santé, le bien-être animal et pour l’environnement. Acheter bio, c’est bien, mais est-ce vraiment mieux ? Beaucoup d’entreprises profitent de la bonne image du bio auprès des consommateurs qui seraient parfois étonnés de voir les conditions dans lesquels les denrées bio sont produites et leur impact sur l’environnement. Petit point sur le bio avec Éthicosphère.

Le bio, c'est quoi ?

L’agriculture biologique est une agriculture en opposition à l’agriculture conventionnelle qui respecte le rythme de la nature en bannissant l’utilisation de produits de synthèse chimique.

Pour les novices, C’est pas sorcier a réalisé il y a quelques années un documentaire très instructif sur le fonctionnement de l’agriculture biologique.

Acheter bio, c'est mieux ?

  • L’aspect santé.

Les études réalisées à ce sujet sont toutes formelles : manger bio est meilleur pour votre santé. Bon nombre d’additifs et de substances chimiques sont interdites dans le bio. Les produits bio sont garantis sans pesticides et seuls 0,9% d’OGM sont autorisés dans le bio. Ensuite, les vitamines et apports en Oméga 3 sont plus importants dans les produits bios que leurs homologues conventionnels.

Néanmoins, certaines substances cancérigènes comme le nitrite de sodium dans les charcuteries sont encore tolérées. De même, il arrive que certaines substances toxiques que l’on retrouve dans des prés contaminés au PCB soient ingérées par le bétail ou les volailles lorsqu’elles sont élevées à l’extérieur, comme l’impose le bio. Ces substances toxiques se retrouvent après dans nos œufs et laitages. Enfin, ce n’est pas parce que des produits sont bios qu’ils sont bons pour la santé (cf. huile de palme) et certains produits issus de l’agriculture conventionnelle sont tout aussi bons à consommer que leurs homologues bio. Parmi eux, les bananes, oranges, ananas qui sont protégés des résidus de pesticides grâce à leurs peaux épaisses.

  • L’aspect social.

Ce n’est pas parce qu’un produit est étiqueté bio que les normes sociales sont respectées. Les droits des travailleurs ne sont pas partout les mêmes en Europe et le label bio Eurofeuille ne tient pas compte des conditions de travail dans ses critères. L’exemple le plus flagrant est le cas d’Almeria en Espagne, ou des immigrés travaillent dans d’immenses serres dans des conditions déplorables.

  • L’aspect environnemental.

Des oranges en été, est-ce normal ? Non ! Peu importe la manière dont les fruits et les légumes sont produits, s’ils ne sont pas de saison, cela signifie qu’ils sont soit importés, soit cultivés sous des serres chauffées aux dépenses énergétiques immenses. En mangeant des produits bio, locaux et de saison, vous êtes sûrs de faire du bien à la planète ainsi qu’à votre santé.

  • L’aspect diététique.

Parce que les aliments bio sont perçus comme plus sains, les consommateurs peuvent tendre à penser qu’ils sont également plus diététiques. Bien qu’ils soient en effet plus sains, les aliments bio n’en sont pas moins caloriques que leurs homologues conventionnels.

  • Le bien-être animal.

Bien qu’il soit reconnu que les animaux issus des élevages bio reçoivent un meilleur traitement que ceux issus de l’élevage conventionnel, certaines pratiques pour le moins répugnantes sont tolérées en bio. Pour ce qui est de leurs conditions d’abattage, elles sont plus ou moins les mêmes en bio qu’en conventionnel, à l’exception que les animaux bio sont abattus avant leurs compères issus de l’agriculture traditionnelle de sorte qu’ils ne soient pas dérangés par les odeurs et qu’ils stressent moins.

Type d’élevage

Pratiques tolérées en élevage bio

Poulets

  • Peuvent passer seulement 1/3 de leur vie en plein air.
  • Pas de limite du temps de transport jusqu’à l’abattoir.
  • Pratique du gazage ou du broyage des plus faibles à la naissance.
  • Jusqu’à 4800 volailles autorisées dans les poulaillers.
  • Épointage (raccourcissement) du bec autorisé.

Bovins

  •  Le veau et sa mère peuvent être séparés dès la naissance.
  • Jusqu’à 14 heures de transport jusqu’à l’abattoir.
  • Écornage et castration autorisés.

Cochons

  •  Peuvent passer leur vie entière enfermés.
  • Jusqu’à 24 heures de transport jusqu’à l’abattoir.
  • Castration, taillage des dents et coupage des queues autorisés.

Le bon du mauvais bio, comment s’y retrouver ?

  • Pour consommer bio et bien, il faut d’abord consommer de saison et si possible local. De cette manière, vous avez la quasi-certitude que la dépense énergétique pour produire ces denrées alimentaires est moindre.
  • Vous pouvez vous fier à certains labels. Des fervents défenseurs du bio et de ses valeurs ont élaboré des labels qui prennent en compte le bien-être animal ainsi que les aspects sociaux et environnementaux. Parmi eux, Demeter, Nature & Progrès et Bio Cohérence. Les labels AB et Eurofeuille sont quant à eux moins exigeants à ces niveaux.
  • Fiez-vous au prix. Le bio pas cher, c’est encore rare malheureusement. La qualité a un prix et produire bio tout en restant dans une démarche éthique coûte cher.
  • Si les produits proviennent de France, vous avez aussi la certitude que les droits du travail français sont appliqués aux travailleurs.

Attention aux termes trompeurs

Certains industriels jouent sur les mots pour vous faire croire qu’un produit est plus vertueux qu’il ne l’est vraiment.

  • Écologique vs biologique.

Un produit écologique est un produit qui a été conçu et pensé de manière à réduire son impact environnemental tout au long de son cycle de vie. Ce n’est pas parce qu’un produit est bio qu’il est écologique, et inversement. Il se peut qu’un produit bio soit conditionné dans un emballage qui n’est pas recyclable donc pas écologique.

  • Ingrédients naturels.

Les ingrédients naturels sont ceux issus de la nature, comme leur nom l’indique. Ces ingrédients ont été extraits de la nature via des procédés mécaniques et non chimiques, ce qui fait que les produits conservent leurs propriétés. Attention cependant, ce n’est pas parce qu’un ingrédient est naturel qu’il est issu de l’agriculture biologique. Il est donc tout à fait probable de retrouver des traces de pesticides et autres substances chimiques dans des ingrédients naturels.

  • Ingrédients d’origine naturelle.

À la différence des ingrédients naturels, les ingrédients d’origine naturelle ont été transformés par un procédé chimique via l’intervention d’un solvant. Parce que les ingrédients d’origine naturelle ont été transformés chimiquement, ils ne peuvent en aucun cas être biologiques.